mercredi 1 juin 2011

Pas de chanson en français et néerlandais dans le métro

Le saviez-vous ? Pour éviter toute polémique communautaire, la Stib ne diffuse pas de musique francophone et néerlandophone. L’anglais se taille la part du lion.

C’est Lady Gaga qui a mis la question à l’ordre du jour. Sans doute ne l’aviez-vous jamais remarqué, mais lorsque vous empruntez le métro à Bruxelles, vous n’entendrez jamais du Cabrel ou Clouseau. Et pour cause : depuis février 2011, la Stib a décidé de se passer des artistes qui s’expriment en français et en néerlandais, les deux langues officielles de la Région. C’est une question du député MR et bourgmestre d’Anderlecht, Vincent Van Goidsenhoven, adressée vendredi dernier à la ministre de la Mobilité Brigitte Grouwels qui a mis en lumière cette réalité. Ce dernier s’étonnait de la promotion faite par la Stib au dernier album de Lady Gaga, chanteuse anglophone, diffusé pendant toute la journée de lundi dans le métro. Le député MR souhaitait savoir si la Stib avait déjà organisé ce type d’actions pour des artistes belges, francophones ou néerlandophones.

Dans la foulée de cette interpellation, la Stib a fourni les statistiques détaillant l’utilisation des langues dans sa programmation musicale. L’anglais domine largement (70 %), l’italien et l’espagnol se partageant équitablement les 30 % restants. Français et de néerlandais, zero point. Rien de neuf du côté de la Stib, donc, sauf que personne ne semblait avoir remarqué cet état de fait. « On a pris cette décision suite à différentes plaintes au sein de la clientèle, mais aussi de parlementaires », explique Françoise Ledune, porte-parole de la Stib. D’après la Stib, 85% des usagers sondés ont exprimé leur satisfaction. Pour sa programmation musicale, la Stib fait appel à une société externe, qui diffuse essentiellement des morceaux issus des hit-parades internationaux. Peu de chances, dès lors, d’y trouver un morceau en néerlandais, là où l’un ou l’autre morceau en français parvient parfois à se hisser.

Le bilinguisme n’était pas respecté, suscitant l’indignation de voyageurs néerlandophones. La Stib a donc préféré endiguer toute polémique potentielle en supprimant purement et simplement les deux langues de la Région. « Si on devait respecter le bilinguisme, on ne trouverait jamais assez de musique néerlandophone. Et puis, Bruxelles est une ville bilingue, d’accord, mais la population qui y réside n’est pas tout à fait paritaire non plus. Nous étions donc dans une position difficile », affirme Françoise Ledune.

Un groupe belge aura-t-il les faveurs de Lady Gaga seulement s’il chante en anglais ? « On n’exclut pas, pour des actions ponctuelles, de diffuser des artistes qui chantent en français ou en néerlandais, mais nous n’avons pas reçu de demande en ce sens jusqu’à présent. Si c’était le cas, nous aviserions », ajoute Françoise Ledune.

Avant 2005 et l’arrivée d’une programmation plus moderne dans les travées du métro, la Stib diffusait uniquement la musique, sans les paroles. Et sans refrain linguistique.

Source : http://mobile.lesoir.be/viedunet/article_842090.shtml

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