Pour se rendre sur la tombe de leurs proches, les habitants d’Enghien doivent traverser la frontière linguistique. Direction Herne, le petit village flamand où reposent les défunts wallons. “ Ce n’est pas très long, environ 500 mètres après avoir quitté la commune ”, souligne la bourgmestre enghiennoise Florine Pary-Mille (MR). Cette situation ubuesque empêche Florine Pary-Mille de dormir. Car avec l’entrée en vigueur du nouveau décret wallon, le cimetière d’Enghien est hors-la-loi, comme dans un no man’s land juridique. “ Le décret wallon est valable sur le territoire wallon. Or, notre cimetière se trouve sur le sol flamand ”, constate amèrement la députée-bourgmestre. Le problème, c’est que les Enghiennois ne savent plus à quel règlement se fier: le flamand ou le wallon? Car les différences sont très importantes: la durée des concessions, le nombre de semaines pour pouvoir inhumer un fœtus, la possibilité de placer un cercueil en dehors du sol... “ Il faudrait peu de chose pour qu’une tombe soit jugée illégale ”, poursuit la bourgmestre. À Enghien, on craint qu’un jour un nationaliste flamand n’arrive à la tête de Herne...
Mais pour atteindre le sommet du surréalisme à la belge, il faut se rendre à la caserne des pompiers d’Enghien, traversée par la frontière linguistique. Un tiers des bâtiments se trouve en Wallonie, le reste en Flandre. D’ailleurs, la caserne est “ encerclée ” de maison située à Herne. “ Mais si ces gens appellent le 100, ils aboutiront à la caserne de Tollembeek, située à 25 km d’ici, et qui devra envoyer des équipes d’intervention ”, constate la bourgmestre. “ Vous pensez bien qu’en cas d’incendie, ils préféreront venir frapper à la porte de la caserne qui se trouve en face ”, souligne Florine Pary-Mille. “ Cela démontre que ce pays a la tête à l’envers. J’invite Bart, Elio et tous les négociateurs à venir voir ce qui se passe ici. Je suis certaine que ça leur éclaircirait les idées... ”Crédit article et vidéo : http://www.sudpresse.be/actualite/belgique/2011-01-14/enghien-un-cimetiere-wallon-en-flandre-839538.shtml
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